10.15. Le jardin de Cybèle

Archives, 30/11/2009 

Le jardin de Cybèle à Vienne. 



Les photos ici-bas montrent les deux arcades rescapées d'un monument public gallo-romain à portiques qui était placé à l'extrémité orientale du forum. Ils se situent au nord du jardin de Cybèle.


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Lors de notre voyage je n'ai pas pu savoir d'où provenait ce nom « jardin de Cybèle »

En rentrant j'ai fait des recherches et voici quelques pistes découvertes, sans conclusions définitives. Pour ces recherches j'ai d'abord repris l'ensemble du jardin et son histoire.


L'Hôtel-dieu occupant le site du jardin est démoli après 1938. Sa destruction permet la mise au jour des vestiges archéologiques que l'on voit dans le jardin de Cybèle. 

Construits sur la déclivité naturelle remodelée en paliers, plusieurs constructions gallo-romaines à caractère monumental sont identifiées. Toutefois leur interprétation fait encore l'objet de controverses. 

Au nord, les vestiges peuvent se lire dans la continuité du centre monumental gallo-romain, entre forum et théâtre. Les deux arcades montrées ci-haut en photo appartiennent comme on a dit à un monument public à portiques qui était placé à l'extrémité orientale du forum. 

A l'est, il y a le théâtre municipal construit sur le site du "Palais des Canaux". On peut l'apercevoir à travers l'arcade sur la photo du milieu: il est assez récent. En 1782, avant la construction de ce théâtre, l'archéologue Pierre Schneyder fait d'importantes constatations archéologiques sur le site. Le nom du « Palais des Canaux » provient des découvertes en sous-sol de constructions avec voûtements étagés qui font penser à des arrivées d'aqueducs gallo-romains alimentant des thermes. Jusqu'ici, pas de traces de la mystérieuse déesse orientale Cybèle. 



Mais au centre du jardin il y a les restes d'un bâtiment public de plan quadrangulaire comprenant un grand mur nord en pierre de taille calcaire d'une grande qualité, et des traces de constructions de gradins en arc de cercle. Or on y a d'abord vu une salle en forme de théâtre réservée à des cultes initiatiques, d'où le nom de « Théâtre des mystères de Cybèle-Attis » dont serait alors dérivé le nom donné au jardin. Cette thèse concernant le théâtre était de mise vers 1955 (sources : Charles Picard, comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, année 1955, volume 99, n° 2, pp. 229-248). On y aurait joué des représentations sacrées dédiées à la déesse Cybèle. Toutefois cette thèse est ensuite abandonnée comme peu vraisemblable et par manque d'indices réellement probants. De nos jours on y voit plutôt une salle de réunion pour les décurions et les assemblées civiques de la colonie romaine. 

Le nom des jardins pourrait aussi provenir d'une autre découverte : dans la partie sud, au sud d'une ruelle en escalier, on croyait ensuite pouvoir identifier un temple de la déesse Cybèle, surélevé de quelques marches, et complété de salles liturgiques annexes (mêmes sources). Aujourd'hui cette interprétation semble tout aussi fantaisiste toujours faute de preuves suffisamment probantes. On y voit plutôt la présence d'un quartier d'habitations et/ou d'édifices publics construits sur des terrasses artificielles. Le nom du jardin, plein de charme, serait donc l'unique et récent vestige de la déesse revenue un instant à la vie grâce à l'imaginaire fécond d'archéologues romantiques et de visiteurs poètes... Qui sait, peut-être découvrira-t-on demain une splendide statue de la terrible déesse, souriante, qui remettra à nouveau en question toutes les conclusions les plus récentes des archéologues ? Ne souhaitons pas que cette déesse revienne au jour, elle a déjà assez fait de dégâts comme cela dans l'antiquité...




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