Cosmogonies: introduction



Chaque cosmogonie (définition voir lexique) découle d’une manière particulière de voir l’univers, l’inconnaissable et le rapport entre les deux.


Représentation schématique d’une cosmogonie à l’aide d’un cercle.


Pour cette première approche des cosmogonies je vais donner quelques exemples. Ces exemples sont donnés à l’appui de schémas simplifiés. Imaginons un cercle. La surface à l’intérieur du cercle représente le monde des phénomènes. Le monde des phénomènes comprend notre univers à quatre dimensions, mais aussi toutes ses répliques et tous les autres univers. Des scientifiques estiment aujourd’hui qu’il y a des univers parallèles comptant jusqu’à onze dimensions.

Ce qui est en dehors du cercle nous est inconnu…

Ce qui est en dehors du cercle nous est inconnu, et est infini. Mais c’est un infini qui n’est ni espace ni temps ni rien de ce que l’on peut imaginer. Il est d’une autre nature que le monde des phénomènes, pour être exact il est sans nature. C’est une éternité-pas-de-temps. Pour les athées c’est le néant. Pour eux il n’existe que l’univers des phénomènes visibles dû au hasard prenant ordre et forme. C’est une vision simple et tout est alors dit. Pour les spiritualistes et les religieux, ce qui est en dehors du cercle est Transcendance.

Les multiples noms que les hommes ont utilisés pour désigner la Transcendance sont source de confusion. Car je le répète, il n’est pas possible de dire quoi que ce soit au sujet de la Transcendance, et encore moins de la nommer. La seule chose que nous pouvons désigner, c’est la manifestation de cette Transcendance dans notre monde des phénomènes.

Toutes les religions s’y sont essayées : Ré-Atoum-Khépri ("le Maître Universel") ou Amon-Re (Amon = "Celui qui est caché") ou Aton en Egypte antique, Shiva en Inde, Elohim ("Lui-les-dieux") / Hachem / Adonaï dans le judaïsme, Dieu dans le christianisme, Allah dans l’islam… pour en citer quelques-uns.


Méthode.


Les exemples que je donne sont limités car ils résultent de connaissances et non de savoirs intellectuels glanés dans des livres ou sur Internet. Pour les religions du livre je pars de mes propres connaissances (connaître = "naître avec"), je suis né dans le christianisme. Concernant le judaïsme j’ai pris des cours de Midrash avec Armand Abécassis. Pour l’hindouisme et le bouddhisme je pars de connaissances d’amis proches.


Cosmogonie des religions du livre.


On nomme par consensus "religions du livre" les trois religions judaïsme, christianisme et islam. Pour désigner la manifestation de cette Transcendance dans l’univers, utilisons le mot "Hachem". Hachem, "le nom", est un paradoxe pour exprimer que justement nous ne pouvons nommer cette manifestation. Nous échappons ainsi au mot "Dieu" auquel bien trop d’anthropomorphismes se sont collés. Dans le christianisme la très belle idée « l’homme a été créé à l’image de Dieu » a trop souvent été inversée pour créer un dieu à l’image de l’homme.

Traçons un premier cercle pour schématiser la cosmogonie d’une des trois "religions du livre", le christianisme.


Le cercle de la cosmogonie chrétienne


Hachem se retire du monde des phénomènes créé par Lui pour laisser libre cours à l’homme de choisir entre le bien et le mal. L’homme n’a qu’une seule vie pour opérer ce choix, qu’il naisse enfant abruti par le labeur dans les mines et mourant jeune, ou autorité religieuse oisive et philosophant atteignant la "sainteté" à un âge respectable. Le choix de l’homme est irrémédiable. Il a encore de la chance par rapport aux anges dont le choix est immédiat, car l’homme a un petit peu de temps. Ensuite il meurt, rejoint Hachem ou est torturé dans un enfer éternel. Bien sûr cette dernière conception assez horrible a été tempérée avec le temps. On parle alors d’un "enfer potentiel" et la croyance au diable devient facultative. On invente un purgatoire chez les Catholiques, monde intermédiaire entre l’enfer et le paradis.

Les religions du livre ont héritées d’une vision linéaire du temps…

Les religions du livre ont héritées d’une vision linéaire du temps. On va d’un point A, à travers un point B, vers un point C. Dans le christianisme, on part du paradis-jardin (Eden), on passe par notre monde pour aboutir à la Jérusalem céleste. Bien sûr il existe des exceptions à cette conception linéaire du temps. Citons certains kabbalistes, des philosophes influencés par l’Inde et des alchimistes qui ont une conception circulaire du temps.


Médaille maçonnique

Sur la médaille maçonnique ci-haut deux conceptions du temps se côtoient : la conception circulaire du temps évoquée par le serpent qui se mord la queue, et la lettre grecque alpha qui évoque un début (suivi mentalement d’un oméga, fin des temps, donc temps linéaire). Le compas évoque entre autres « le Grand Architecte de l’Univers », interaction de la Transcendance avec l’univers des phénomènes. Une conception circulaire du temps ne veut pas dire que le temps répète les mêmes séquences, chaque séquence est différente de la précédente. On pourrait tout aussi bien imaginer une spirale venant de l’infini et allant vers l’infini… Le carré évoque le monde fini, et le cercle l’infini.



Les religions du livre engendrent une cosmogonie dualiste. L’homme est séparé de Hachem. Tous les dieux, daïmôns, esprits, génies… sont considérés comme créatures infernales et diaboliques, et toutes les religions, en dehors de celle du livre choisie, sont considérées comme idolâtres. L’homme est sur terre en raison d’une "faute originelle". Dans le christianisme le mal est d’une substance aussi tangible que le bien.

Diable vient de "diabolos", "celui qui désunit, dénigre, calomnie". Quelle est donc cette cosmogonie qui sépare l’homme de Hachem, qui les considère comme désunis ? La question mérite au moins d’être posée. Quelles sont ces conceptions religieuses qui croient qu’elles sont seules à détenir toute la vérité et rejettent les autres jusqu’à parfois vouloir les éliminer physiquement ?

Pour elles, il reste encore du chemin à faire…

La façon scientifique de voir l’univers intègre parfois en Occident cette cosmogonie : certains scientifiques nomment cette interaction entre la Transcendance et le monde des phénomènes "le programme", préexistant à la formation du monde des phénomènes. Ils ont une vision assez linéaire du temps même s’ils ont intégré sa relativité : il y a avant le « big-bang », pendant et après.


La Kabbale, une exception 


La vision linéaire du temps propre aux "religions du livre" ne se retrouve pas telle quelle dans la Kabbale. La cosmogonie des kabbalistes est très subtile, très élaborée. Elle s'articule autour de l'arbre des Sephiroth...


La Kabbale


D’autres cosmogonies.


D’autres cosmogonies étrangères aux religions du livre imaginent que le monde des phénomènes existe depuis toujours et n’a ni début ni fin. Dans ce cas, la vision du temps est circulaire. On part toujours et dans l’éternité d’un point A pour y retourner. On imagine une latence, un big-bang, l’univers, un big-crunch pour recommencer à la latence. Ces conceptions sont en particulier propres à l’hindouisme et au bouddhisme.









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